Les syndicats rapportent que malgré la crise, le gouvernement continue à renforcer les critères des allocations chômage. Faisons le point sur la situation.
À la fin du mois de janvier, les services du ministère du Travail ont remarqué une augmentation des demandes d’allocations chômage, un phénomène qui se répète pour le deuxième trimestre consécutif. Cette tendance préoccupante pousse le gouvernement à envisager un durcissement des règles de l’assurance-chômage, alors qu’il était initialement prévu de les assouplir. Cette perspective suscite des inquiétudes parmi les organisations de travailleurs, qui appellent l’exécutif à respecter ses engagements. Normalement, en période de détérioration économique, les critères d’octroi des allocations chômage devraient être assouplis. Cependant, le gouvernement semble vouloir adopter une approche plus stricte, ce qui laisse perplexe les partenaires sociaux.
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Indemnités de chômage : un niveau d’indemnisation variable
Si vous êtes au chômage ou redoutez de le devenir, soyez vigilant : les règles concernant l’indemnisation ont évolué depuis l’année dernière. Désormais, selon la conjoncture du marché du travail, vos allocations chômage pourraient être sujettes à des variations.
Depuis le 1er février 2023, la période pendant laquelle vous pouvez bénéficier des allocations dépend du taux de chômage national. Si celui-ci est en dessous de 9 % (ou a augmenté de moins de +0,8 point sur un trimestre), cela indique une situation économique favorable. Par conséquent, les bénéficiaires du chômage verront leur période d’indemnisation réduite de 25 %.
Par exemple, si vous avez travaillé pendant 24 mois, vous n’aurez droit qu’à 18 mois d’allocations chômage. En revanche, si le taux de chômage dépasse les 9 % (ou a augmenté de plus de +0,8 point sur 3 mois), c’est le signe d’une crise économique. Dans ce cas, le gouvernement peut décider d’octroyer un complément de fin de droits aux demandeurs d’emploi arrivant à échéance de leurs allocations.
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Conflit opposant le gouvernement aux syndicats
Devant la croissance du taux de chômage, les syndicats expriment leur désaccord avec la politique gouvernementale concernant les règles régissant les allocations chômage.
“Le chômage est en augmentation, ce qui signifie que les travailleurs doivent être mieux protégés contre le chômage. Or, le gouvernement semble vouloir faire l’inverse”, déclare Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, lors d’une interview sur France Inter.
En effet, lors de son discours de politique générale le 30 janvier dernier, le Premier ministre, Gabriel Attal, a affirmé son engagement pour atteindre le plein emploi. Pour y parvenir, il souhaite “inciter toujours plus” à la reprise du travail.
“Je surveillerai de près l’évolution financière de l’assurance-chômage”, a souligné le Premier ministre.
Indemnités de chômage : les syndicats restent mobilisés
La CFDT maintient sa position ferme concernant la réforme du travail. Le syndicat, qui avait déjà exprimé son désaccord quant à la trajectoire financière du gouvernement en matière d’allocations chômage, se trouve désormais conforté par les données récentes.
“Nous avons contesté cette trajectoire financière, et nous avions raison, comme le confirment aujourd’hui les chiffres”, déclare Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT, lors d’une interview avec nos partenaires.
Néanmoins, plutôt que de provoquer une polémique, le syndicat se questionne sur la pertinence de modifier les règles du jeu en cours de route.
“Il est inenvisageable de modifier les règles à intervalles réguliers : nous parlons de données considérables, et il est impossible de revoir nos systèmes d’information aussi fréquemment”, a-t-il souligné.