Exclure les banques russes de Swift
Une exclusion des banques russes du réseau Swift (Society for worldwide interbank financial telecommunication) semble se préciser en raison de la guerre en Ukraine. Toutefois, les Occidentaux ne veulent pas pénaliser l’export de biens vers la Russie, mais également l’import du gaz.
Les banques exclues du système
L’Occident souhaite que certaines banques russes soient interdites d’accès aux services de Swift. Celui-ci consiste en un réseau financier, qui regroupe, depuis 1973, 11 000 institutions du secteur financier, permettant aux banques de communiquer entre elles simplement. Swift remplace le téléfax et le fax, pour harmoniser et sécuriser la transmission des informations.
Cela ne concernera néanmoins pas toutes les banques de Russie.
Une situation délicate
Il est d’abord essentiel de comprendre que tout achat d’un produit à l’étranger requiert de passer un ordre bancaire. Ainsi, toutes les banques russes ne pourraient pas être exclues de Swift, sans quoi il serait impossible pour les Occidentaux de se procurer du pétrole, du charbon ou du gaz de Russie. Une situation impossible à gérer donc. L’énergie consommée par les Allemands est à 25 % du gaz. La moitié de ce dernier provient de la Russie. Ainsi, sans banque russe, il lui serait impossible d’apporter aux habitants du pays l’électricité ou le chauffage dont ils ont besoin. Même problème en France, où 17% du gaz est russe.
Toutes les banques ne seront donc pas concernées, pour protéger les intérêts des Européens.
Un problème d’exportations
En plus de poser un problème dans l’importation d’hydrocarbures, la sanction bancaire présente un autre inconvénient de taille : l’exportation. Un nombre très important d’entreprises occidentales, notamment françaises, rencontreront une difficulté pour être payées par les Russes, à qui elles exportent des marchandises. Chaque année, la France exporte cinq milliards d’euros de biens en Russie. Pour les 27 membres de l’Union européenne réunie, ce chiffre monte à 89 milliards.
Un réseau de transactions alternatif
Cette sanction serait donc à double tranchant. Mais la Russie pourrait trouver des alternatives.
Swift, indépendant des États
Le système Swift est indépendant des États qui l’utilisent. L’entreprise coopérative est gérée par ses adhérents, les banques. Mais, la société peut suivre les demandes ou recommandations de la communauté internationale. Cela a déjà été fait dans le passé pour les banques iraniennes. Il semblerait que cela se répète, le système ayant annoncé ce week-end suivre le souhait des Alliés.
2021 has been a year of major milestones with new friction reducing services, record traffic volumes, and strong support and collaboration across our community. And there’s much more to come in 2022. Find out what’s in store: https://t.co/PThSX7qlej pic.twitter.com/MFRtpzN649
— Swift (@swiftcommunity) December 31, 2021
Un système de transaction unique ?
Toutes les transactions ne passent par Swift. Dans la zone euro, des opérations sont réalisées par le biais du système Sepa, comme des virements entre résidents européens. Toutefois, pour des opérations plus complexes ou qui touchent des échanges internationaux, Swift est utilisé.
La Russie a un autre système également, appelé SPFS. Il compte 400 institutions bancaires russes, mais aussi une douzaine de banques d’autres pays, comme la Chine ou la Biélorussie. Toutefois, SPFS ne permettra pas d’échanges avec l’Occident. Même au sein du très large pays, Swift est utilisé pour grand nombre de transactions. Le système russe permettra sûrement de limiter les dégâts dans leur pays.