Les récentes réductions des taux de remboursement pour les soins dentaires signifient des dépenses plus importantes pour les patients !
La décision de réduire le taux de remboursement des soins dentaires, prise en juin de l’année dernière, est entré officiellement en vigueur le dimanche 15 octobre 2023. Initialement prévue pour le 1ᵉʳ octobre, cette date avait été repoussée de deux semaines. Malgré les justifications du gouvernement, cette mesure suscite une forte opposition de la part des professionnels de la santé dentaire et des patients. Les détails dans cet article.
Lire aussi :
- Retraite : hausse des pensions de retraite en mars pour plus de 4 millions de fonctionnaires !
- Allocation de rentrée scolaire 2024 : nouveaux plafonds de revenus pour les bénéficiaires, découvrez-les !
Le taux de remboursement des soins dentaires est réduit de 70% à 60%
Avec cette réduction significative du taux de remboursement des soins dentaires, les assurances maladie prévoient une économie estimée à 500 millions d’euros. Cependant, cette mesure suscite des inquiétudes chez les patients, en particulier ceux qui ne bénéficient pas d’une mutuelle complémentaire.
Par exemple, pour les personnes sans mutuelle et avec un taux de remboursement désormais fixé à 60 %, le coût d’un simple traitement de carie sur une face s’élève à 29,30 euros en tarif conventionné, comme l’explique le Dr Brice Kimpe à Templeuve (Hauts-de-France) pour Actu.fr.
Sur ce montant, l’Assurance maladie couvrait précédemment 70 % des soins, soit 20,51 euros. Avec la réduction du taux de remboursement, cette couverture tombe à 17,58 euros, laissant ainsi un reste à charge de 11,72 euros pour les patients à partir de ce dimanche.
Les conséquences de cette baisse de remboursement
La réduction des taux de remboursement des soins dentaires signifie que les mutuelles et les assureurs devront désormais couvrir une part plus importante des dépenses des patients, passant ainsi de 30 % à 40 %. Cette augmentation de la part prise en charge par les complémentaires santé est susceptible d’entraîner une hausse inévitable des cotisations pour les assurés. Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP), a souligné à Actu.fr que “cette décision aura mécaniquement des conséquences sur les cotisations”.
Cette évolution pourrait donc avoir un impact financier non négligeable pour les assurés, qui devront vraisemblablement supporter des cotisations plus élevées pour maintenir un niveau de couverture satisfaisant. Ces changements soulèvent des préoccupations quant à l’accessibilité aux soins dentaires pour les personnes les plus vulnérables, notamment celles qui ne disposent pas de mutuelle complémentaire et qui devront supporter une part plus importante des coûts.
Cette réforme suscite également des inquiétudes quant à l’équité et à l’accessibilité des soins dentaires, car elle pourrait accentuer les disparités socio-économiques en matière d’accès aux traitements dentaires. Il est nécessaire de surveiller de près les effets de ces changements sur l’accès aux soins dentaires pour tous les segments de la population et d’envisager des mesures pour atténuer les éventuelles conséquences négatives.
L’Union dentaire tire la sonnette d’alarme
L’Union dentaire, une organisation représentative des chirurgiens dentistes, a exprimé ses préoccupations face à cette décision. Elle met en garde en soulignant que “les économies d’aujourd’hui seront les problèmes et les dépenses de demain”. Elle fait également remarquer que cette mesure s’inscrit dans la continuité de politiques antérieures, dont les conséquences ont contribué aux problèmes actuels de démographie et d’accès aux soins dans divers domaines de la santé.
En réponse, le ministère de la Santé justifie cette mesure en affirmant qu’elle vise deux objectifs principaux : “permettre de mieux contribuer à la prévention bucco-dentaire” et “mieux répartir la charge entre l’assurance maladie obligatoire et les assurances complémentaires”.
Cependant, cette décision, controversée, s’ajoute à une série d’autres mesures critiquées prises dans le secteur des mutuelles depuis la fin de septembre 2023. Parmi ces mesures figure notamment l’augmentation des cotisations de mutuelles à 4,9% en 2023 pour les personnes de plus de 60 ans.