Le gouvernement a annoncé son intention d’impliquer les retraités du secteur privé dans les efforts de réduction de la dette publique.
Face aux défis économiques et fiscaux auxquels est confronté le pays, le gouvernement a récemment dévoilé son plan visant à faire participer les retraités du secteur privé à l’effort national de réduction de la dette publique. Cette annonce a suscité une attention considérable et des réactions variées au sein de la population et des experts. La proposition gouvernementale soulève des questions sur l’impact sur les finances des retraités et sur la justice sociale dans le cadre des politiques économiques et fiscales actuelles.
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Le déficit public dépasse les prévisions
Face à un déficit public plus important que prévu, l’État envisage sérieusement de demander une contribution financière à l’Agirc-Arrco, le régime de retraite complémentaire des salariés du secteur privé.
Cette mesure éventuelle suscite des préoccupations quant à ses conséquences sur le quotidien des retraités. La possibilité d’utiliser les réserves de l’Agirc-Arrco découle de la réforme des retraites, qui, en repoussant l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, permet à ce régime de percevoir davantage de cotisations.
Selon les estimations de Capital, ce report d’âge légal pourrait engendrer un gain d’environ 22 milliards d’euros d’ici à 2037.
Le nouveau cumul emploi-retraite est moins intéressant que prévu pour les retraités actifs
L’Agirc-Arrco a enregistré en 2023 un résultat positif
Toutefois, les dernières données sur le déficit public, qui s’élèvent désormais à 5,5 points de PIB, dépassant ainsi la prévision initiale de 4,9 points, pourraient encourager l’État à intensifier ses actions, notamment après une première requête formulée en septembre dernier.
Cette éventualité est d’autant plus plausible étant donné que l’Agirc-Arrco a affiché en 2023 un résultat positif dépassant les quatre milliards d’euros, augmentant ainsi ses réserves totales à 78 milliards d’euros.
Diminution du pouvoir d’achat
D’après un expert cité par Capital, une prévision de prélèvement d’au moins 1,2 milliard d’euros par an “serait une double peine pour les travailleurs du secteur privé”. Selon lui, “la réforme les contraint déjà à prolonger leur carrière, mais un prélèvement de l’État les priverait en plus de l’augmentation de retraite pour laquelle ils ont cotisé à l’Agirc-Arrco”.
Si l’État décide de puiser dans les fonds du régime, l’Agirc-Arrco pourrait opter pour une sous-revalorisation des pensions d’au moins un point, ce qui les éloignerait de l’inflation et entraînerait ainsi une baisse du pouvoir d’achat des retraités.
Un nouveau rendez-vous entre les acteurs sociaux est prévu pour ce vendredi 5 avril.