Les tests de personnalité, et en particulier le MBTI (Myers-Briggs Type Indicator), suscitent un intérêt croissant dans le monde professionnel.
Néanmoins, l’utilisation de ces outils, surtout dans le contexte de l’embauche, reste sujet à controverse. Cet article propose de décrypter en quoi le MBTI, malgré certaines critiques, peut jouer un rôle dans la prédiction de la réussite professionnelle, sans pour autant enfreindre les réglementations en vigueur.
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L’essence du MBTI et son application dans le monde professionnel
Créé dans les années 1960 sur les bases des théories du psychologue Carl Jung, le Myers-Briggs Type Indicator est devenu un outil incontournable pour de nombreuses organisations à travers le globe.
En demandant aux participants de choisir entre des concepts tels que “Fabriquer” ou “Créer”, le test cherche à identifier leur type de personnalité parmi seize combinaisons possibles, classées en analystes, diplomates, ou encore explorateurs. Son utilisation à grande échelle, avec des passages estimés à 20 000 fois par jour dans un cadre professionnel, témoigne de son adoption généralisée, bien que son origine soit américaine.
Néanmoins, l’éditeur officiel du test, la Myers-Briggs Company, met en garde contre son emploi pour le recrutement, rappelant que l’outil n’évalue pas des compétences mais des préférences de personnalité. Ces inclinations, selon eux, ne préjugent en rien du comportement réel d’une personne, capable d’adaptations en fonction des situations. Cette mise en garde souligne l’importance de distinguer entre les aptitudes professionnelles et les traits de personnalité.
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La complexité légale de l’utilisation du MBTI dans le recrutement
Le déploiement du MBTI en entreprise, bien que populaire, soulève des questions légales non négligeables. En France, par exemple, l’article L1221-6 section 2 du Code du travail précise que les informations recueillies auprès des candidats ne doivent servir qu’à évaluer leur capacité à occuper un poste ou leurs aptitudes professionnelles.
De fait, utiliser le MBTI pour juger de la compatibilité d’un candidat avec le rôle proposé pourrait être considéré comme contrevenant à cette règle.
Par ailleurs, une autre limite intrinsèque à l’outil réside dans la véracité des réponses fournies. Les participants, cherchant à se présenter sous leur meilleur jour, peuvent être tentés de répondre non pas de manière authentique, mais de façon à correspondre à ce qu’ils estiment être attendu d’eux. Cet aspect rend difficile l’assurance d’une évaluation honnête et objectivement utile pour les besoins de l’organisation.
Le MBTI comme outil de développement professionnel, non de sélection
Malgré les embûches légales et éthiques, le MBTI peut s’avérer précieux lorsqu’il est employé comme outil de développement personnel dans l’entreprise. Plutôt que de l’utiliser comme critère de sélection, le recours à ce test de personnalité aide à mieux comprendre les dynamiques d’équipe, à identifier les points forts individuels et à développer la communication interpersonnelle.
En favorisant une meilleure connaissance de soi et une appréciation des divers types de personnalité au sein de l’équipe, le MBTI contribue à créer un environnement de travail plus harmonieux et efficace.
C’est dans cette perspective de valorisation des talents et de facilitation des interactions que le test trouve sa place légitime dans le cadre professionnel, loin des potentiels abus lors des processus de recrutement.
Dernières réflexions sur le potentiel du MBTI dans la réussite professionnelle
Lorsqu’on envisage le Myers-Briggs Type Indicator dans une perspective adaptée, c’est-à-dire comme un moyen de développement professionnel plutôt que comme un outil de sélection, son potentiel pour contribuer à la réussite professionnelle devient évident. Les organisations qui comprennent et respectent ses limites, tout en exploitant judicieusement ses capacités à enrichir l’expérience de travail, peuvent incontestablement en tirer un grand bénéfice.
Il est essentiel de rappeler que la réussite professionnelle ne se résume pas à l’adéquation entre un profil de personnalité et un poste. Des facteurs tels que l’éthique de travail, les compétences techniques, et la capacité à apprendre et à s’adapter jouent un rôle tout aussi prépondérant. Ainsi, le MBTI, lorsqu’utilisé avec discernement, peut enrichir et complémenter ces aspects sans prétendre les remplacer.
En définitive, bien que le MBTI ne doive pas être utilisé comme critère exclusif de sélection, il offre une fenêtre précieuse sur la dynamique humaine au sein de l’entreprise. En mettant l’accent sur le développement personnel et l’amélioration des relations professionnelles, les entreprises peuvent contribuer activement à la réussite de leurs employés et, par extension, à celle de l’organisation dans son ensemble.