Préparez-vous à un coup dur : le gouvernement s’apprête à réduire drastiquement les aides financières pour l’achat de véhicules électriques. On décrypte.
Dans une ère où la transition énergétique prend une place prépondérante sur l’échiquier politique, le gouvernement français a pris la décision de revoir à la baisse les incitations financières allouées à l’achat de véhicules électriques. Un virage qui laisse percevoir une nouvelle stratégie économique visant à contrôler les dépenses publiques tout en favorisant l’acquisition de modèles électriques par les ménages les moins aisés.
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Changement de cap pour le bonus écologique
Un décret paru récemment annonce une diminution significative de l’aide pour l’achat d’une voiture électrique, qui passe de 5.000 à 4.000 euros pour la moitié des ménages les plus aisés. Ce changement de cap s’est opéré dans un contexte délicat, où des arbitrages budgétaires entre différents ministères ont retardé la publication du texte. Un contexte exacerbé par un remaniement ministériel qui a vu certaines mesures coûteuses, telles que le leasing social, être suspendues.
Les entreprises et les artisans subiront de plein fouet ce resserrement financier. Non seulement le bonus écologique diminue de 1.000 euros pour l’acquisition de camionnettes neuves destinées aux personnes morales, mais en plus, le bonus écologique pour les voitures particulières neuves est complètement supprimé pour cette catégorie d’acheteurs.
En revanche, le gouvernement maintient le bonus de 7.000 euros pour les ménages les plus modestes. Cette mesure, considérée comme particulièrement généreuse, reste en place afin de garantir l’accès aux véhicules électriques pour ceux qui en ont le plus besoin. Par ailleurs, une majoration de 1.000 euros est prévue pour les particuliers investissant dans le leasing de voitures électriques d’occasion.
Des mesures supprimées pour les occasions électriques
Toutefois, le bonus pour l’achat de voitures et camionnettes électriques d’occasion est supprimé. De même, la prime à la conversion pour l’achat d’un véhicule thermique de Crit-Air 1 disparaît, signalant une volonté du gouvernement de resserrer les cordons de la bourse sur des mesures jugées moins prioritaires.
Dans un tournant favorable pour le secteur du rétrofit, qui consiste à transformer des véhicules thermiques en électriques ou hybrides, une nouvelle prime a été allouée pour les hybrides rechargeables. Bien que ce sous-secteur demeure à ses balbutiements, il s’agit là d’un signe encourageant pour son développement futur.
Contraintes budgétaires et répercussions
Le gouvernement fait face à une pression croissante pour équilibrer son budget 2024 sans que le budget de 1,5 milliard d’euros dédié au verdissement de la flotte automobile ne dérape. En 2023, une rallonge de 300 millions d’euros avait déjà été nécessaire pour soutenir le bonus écologique face à son succès. La diminution des différents bonus écologiques est, en conséquence, une mesure préventive face à des dépenses antérieures non anticipées.
Le leasing social a connu un succès fulgurant, engendrant des coûts bien supérieurs aux prévisions initiales. Avec un budget restreint pour soutenir le bonus écologique jusqu’à la fin de l’année, le gouvernement a dû agir rapidement pour réajuster la balance financière.
Face à ces réductions conséquentes, les consommateurs français sont amenés à se questionner sur l’impact de telles décisions sur l’avenir de la transition énergétique. Si les ménages les moins aisés continuent de bénéficier d’une aide substantielle, les entreprises et certains particuliers pourraient voir leur enthousiasme pour l’électrique refroidi par une aide amoindrie. Reste à voir comment ces ajustements influeront sur les habitudes d’achat et sur la progression du marché des véhicules électriques dans l’Hexagone.