Dans le présent article, vous allez explorer les détails sur la manière dont l’industrie de la défense bénéficiera du financement provenant de votre Livret A ou LDDS.
Avec plus de 300 milliards d’euros d’encours, le Livret A est le placement favori des Français. Un amendement du Budget 2024, adopté par un 49.3 dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 novembre 2023, prévoit d’utiliser une partie des fonds du Livret A et du LDDS pour financer les industries de défense. Porté par trois députés de la majorité, cet amendement vise à créer un fonds de soutien aux secteurs de défense, dans le but de renforcer la souveraineté nationale et de soutenir l’emploi dans ce domaine stratégique.
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Utiliser le Livret A et le LDDS pour le financement de la défense
Trois députés de la majorité, dont Thomas Gassilloud, chef de la commission de défense à l’Assemblée nationale, ont proposé d’utiliser une partie des fonds épargnés par les Français sur les livrets, notamment le Livret A et le LDDS, pour financer les entreprises militaires. Cette initiative vise à soutenir les 2000 entreprises constituant la Base industrielle et technologique de défense (BITD), parmi lesquelles des géants tels que Airbus Group, Dassault Aviation, Naval Group, Thales, MBDA, Nexter, Arquus, ou Safran. Ces entreprises jouent un rôle crucial dans la garantie de la souveraineté nationale et la sécurité.
L’amendement proposé, intégré dans le Budget 2024 via un recours à l’article 49.3, prévoit l’affectation d’une partie des fonds du Livret A et du LDDS aux PME du secteur de la défense. Les livrets cumulent une épargne dépassant les 500 milliards d’euros, selon un rapport d’information publié par le député Christophe Plassard en mars 2023.
La mise en œuvre de cette mesure suscite des réactions, notamment l’opposition de La France Insoumise, qui a déposé une motion de censure, bien que ses chances de succès soient limitées.
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Financer la défense avec l’épargne : pourquoi ?
Pourquoi transfère-t-on une part des fonds du Livret A et du LDDS vers le secteur de la défense ? La réponse est évidente : le monde n’est plus aussi paisible qu’auparavant. Avec la situation tendue en Europe, il est impossible de prétendre que le monde est en paix.
Comme mentionné précédemment, développer le secteur de la défense renforce l’indépendance nationale et la protection des Français. Le gouvernement a inscrit cette mesure dans la loi de finances, car ces secteurs peinent à trouver des financements privés. Selon le rapport sur l’économie de guerre cité plus haut, « les entreprises de la Base industrielle et technologique de défense (BITD) sont de plus en plus confrontées à des difficultés d’accès aux financements privés ».
En outre, même les banques se montrent réticentes à investir dans des secteurs de la défense, une réticence compréhensible étant donné le risque d’impact négatif sur leur réputation. Les auteurs de l’amendement s’opposent à cette situation, soulignant dans un article d’Actu du 9 novembre dernier que « l’économie de guerre inclut nécessairement une mobilisation des forces morales de la Nation ».
Cette mesure se heurte à une controverse
Ce jeudi 9 novembre 2023, Yannick Jadot, sénateur vert de la capitale, a exprimé son mécontentement sur Franceinfo, soulignant que l’argent des Français est détourné de son objectif initial. En effet, normalement, le Livret A et les LDDS sont destinés à soutenir la création et le développement des PME, financer l’économie sociale et solidaire, ainsi que contribuer à la transition énergétique.
C’est précisément ce dernier point que le sénateur Yannick Jadot déplore sur le plateau de Franceinfo, exprimant son désir que l’épargne des Français soit mobilisée pour des projets liés à la transition écologique. Il questionne la nécessité de fournir davantage de financements publics à des entreprises telles que Dassault, soulignant son désaccord avec cette perspective.
Bien que aucun sondage officiel n’ait été réalisé, l’opinion générale semble pencher vers le désaccord. En février dernier, lorsque le gouvernement avait envisagé de mobiliser cette épargne pour soutenir le nucléaire, un sondage YouGov pour MoneyVox indiquait que « 45 % des personnes interrogées y étaient favorables, 37 % hostiles ».