Face à la dette croissante, le gouvernement envisage de réduire une fois de plus les pensions de retraite complémentaire.
En période de dérapage budgétaire, aucune économie n’est négligeable. Alors que le gouvernement cherche des solutions pour résoudre le déficit, une proposition réapparaît au sein de l’exécutif. Selon La Tribune dimanche du 31 mars, l’État envisage à nouveau de puiser dans les fonds des retraites complémentaires.
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Le gouvernement louche sur les réserves de l’Agirc-Arrco
Le Monde évoque une piste le vendredi 29 mars, qui consisterait à utiliser les ressources de l’Agirc-Arrco, la caisse de retraite complémentaire du secteur privé, gérée conjointement par le patronat et les syndicats.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement envisage de puiser dans les réserves de cette caisse excédentaire.
Cette option avait été envisagée à l’automne avant la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024. Le gouvernement avait alors proposé une ponction d’environ un milliard d’euros afin d’équilibrer l’ensemble du système de retraite, argumentée par un excédent supplémentaire suite à la réforme des retraites.
Le gouvernement affirme qu’il ne s’agit pas “d’argent public”
Face aux vives critiques des partenaires sociaux et des oppositions parlementaires, le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, avait décidé de mettre temporairement de côté cette proposition. Cependant, l’appétit de l’exécutif demeure, surtout dans ce contexte de contraintes budgétaires.
L’équipe de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, déclare que le gouvernement, par le biais du ministère du Travail, continue de soutenir le transfert des économies issues de la réforme des retraites vers le régime général.
Brigitte Pisa, présidente de l’Agirc-Arrco (CFDT), a souligné lors d’une conférence de presse le jeudi 28 mars que l’excédent, estimé à 4,3 milliards d’euros, “appartient aux salariés et aux retraités du secteur privé… ce n’est donc pas de l’argent public”.
Les partenaires sociaux, toujours opposés à cette réforme
Cependant, les partenaires sociaux maintiennent leur opposition à cette proposition, pour deux principales raisons. Premièrement, l’excédent enregistré à l’été 2023 a été généré avant la mise en place de la réforme des retraites.
Deuxièmement, ils s’opposent à l’idée que les cotisations du secteur privé soient utilisées pour combler le déficit public. Cette position est partagée aussi bien par la CGT que par le Medef.