Sous les projecteurs de la réforme sociale, le gouvernement se penche sur une possible refonte du remboursement des affections de longue durée par la Sécurité sociale.
La réduction de la couverture de ces pathologies graves est susceptible de déclencher des discussions animées. Le gouvernement avance l’idée selon laquelle la liste des affections de longue durée (ALD) nécessiterait une révision.
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Le gouvernement cherche à faire des économies
Le gouvernement cherche à réaliser des économies en ciblant les remboursements des affections de longue durée (ALD), telles que le cancer ou le diabète.
Actuellement, ces maladies bénéficient d’une prise en charge à 100% par l’Assurance-maladie, sans coût pour les patients. Toutefois, avec le vieillissement de la population et les avancées médicales entraînant des traitements plus onéreux, le nombre de bénéficiaires augmente rapidement.
Les ALD, qui touchent 20 % des assurés, représentent néanmoins les deux tiers des remboursements de l’Assurance-maladie, soit plus de 110 milliards d’euros en 2020. Le gouvernement envisage donc de réviser ce dispositif.
Un système qui date de la Seconde Guerre Mondiale
Ainsi, le gouvernement laisse entendre qu’il envisage de réviser la liste des affections de longue durée (ALD), soulignant que ce système existe depuis la création de la Sécurité sociale après la Seconde Guerre mondiale.
L’exécutif estime que cette liste, établie par décret sur avis de la Haute Autorité de Santé, mériterait d’être actualisée, car elle a peu évolué au fil du temps. En effet, il y a plus de dix ans, seule l’hypertension artérielle a été retirée de cette liste, avec peu de changements depuis.
À ce jour, environ une trentaine de pathologies sont éligibles aux ALD, parmi lesquelles le diabète, les cancers, les affections psychiatriques, ainsi que les problèmes d’insuffisance cardiaque ou rénale. Le gouvernement estime que ces maladies ne devraient pas nécessairement bénéficier du même niveau de prise en charge, ni pour une durée identique.
Une réforme qui divise
Du point de vue social, la perspective de réduire la prise en charge de ces maladies graves suscite des débats et des tensions, car elles représentent des problèmes de santé majeurs. Il est légitime de se demander si le gouvernement teste simplement les eaux.
Cependant, il a tout de même confié une mission sur ce sujet à l’Inspection générale des affaires sociales et à l’Inspection générale des finances. En réalité, le gouvernement envisage également que si la Sécurité sociale diminue sa couverture des ALD, les assurances complémentaires et les mutuelles pourraient prendre le relais, du moins partiellement, ce qui ne garantirait pas nécessairement une réduction des remboursements pour les patients.
Cependant, cela pourrait entraîner une augmentation des tarifs des mutuelles et des assurances complémentaires. Si cette démarche est un pari, elle comporte des risques significatifs.