
Nord-Est de la RDC : 16 assaillants tués par l'armée en Ituri
L'ONU décrit une situation "extrêmement grave"
L'armée congolaise a annoncé, mercredi, avoir "neutralisé" 16 assaillants impliqués dans des violences interethniques ayant déjà fait près de 200 morts en Ituri, une province riche en or dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).
"Les assaillants ont été tués, ces deux derniers jours, dans le territoire de Djugu embrasé par les exactions à caractère tribal. Un autre assaillant a été capturé et 4 armes ont été récupérés", a déclaré le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée dans la province de l'Ituri.
Dans cette province frontalière avec l'Ouganda, l'armée avait lancé, lundi, une opération spéciale dénommée "Zaruba ya Ituri (Ndlr : tempête de l’Ituri, en swahili) pour "neutraliser" les miliciens impliqués dans les violences ayant déjà poussé plus de 300 000 personnes à fuir leurs localités.
"Nous vivons une situation extrêmement grave, plus que celle de l'année dernière. En raison d'un groupe armé identifié", a déclaré Francois Grignon, chef adjoint intérimaire de la mission de l'ONU en RDC, Monusco.
Ce groupe armé est dénommé "Codeco" et mène une propagande pour des tueries dans le territoire de Djugu, épicentre des violences, a dénoncé en début de semaine, Dieudonné Uringi, évêque du Diocese de Bunia dont relève la province de l'Ituri.
Ces miliciens "ont installé leur Base dans la forêt de Wago et portent des armes blanches et des armes à feu et des tenues de l'armée gouvernementale", souligne le prélat catholique dans un message adressé à ses fidèles.
"Les analyses qui nous ont été partagées par les autorités et l'évêque concordent", a déclaré le général Bernard Commins, commandant adjoint de la force onusienne en RDC.
"Ce qui est exact est qu'il y a un groupe armé extrêmement violent qui doit être mis hors d'état de nuire, on doit les amener à la raison", a-t- il ajouté, affirmant que les Casques bleus ont déjà "essuyé des tirs" dans ces violences.
"Nous assistons en Ituri à un niveau de violence quasiment sans précèdent avec des atrocités contre les populations civiles et des violations des droits de l'homme. Une fois de plus, ce sont les civils qui paient le prix de cette violence abjecte", a décrié dans un communiqué rendu public mercredi, Maureen Philippon, Directrice Pays du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) en RDC.
"Nous entendons parler de meurtres sans discernement, de violences sexuelles, de villages incendiés et de bien d’autres formes d’atrocités contre les femmes, hommes et enfants", a déclaré Philippon.
Les assaillants sont issus de la communauté Lendu (en majorité agriculteurs), selon l'armée. Les victimes sont des membres de la communauté Hema (en majorité des éleveurs) et les Alur, une autre communauté visée.
Les accrochages entre les deux communautés avaient éclaté fin 2017 et début 2018, poussant plus de 350.000 personnes à se déplacer et quelque 60 000 à se réfugier en Ouganda voisin.
L'Ituri avait connu durant la deuxième guerre du Congo (1998 - 2003) un conflit foncier, ayant dégénéré en guerre civile.
Considéré comme un génocide par des chroniqueurs occidentaux, ce conflit avait fait 60 000 morts jusqu’à l’intervention d’une force européenne (Artémis) sous commandement français.
Certains chefs de guerre capturés et transférés avaient été les premiers à être poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI).
Pascal Mulegwa, Lassaad Ben Ahmed
Photographie : Archive, Agence Anadolu
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Mots-clés: ONU, Ituri, assaillants